Découverte de la tour de l'Estarre (ou Escarre)

De récents travaux effectués par M. Marion propriétaire du restaurant l'OKAVANGO, avenue Clément Désormes viennent de mettre au jour le bas d'un côté de la Tour de L'Estarre.

Ceci est une découverte car jusqu'à ce jour cette tour n'était pas visible. Elle apparaît  sur le cadastre napoléonien de 1811. Aujourd'hui la base de la tour se situe sur l'emplacement des anciens ateliers municipaux, objet d'un projet immobilier.

Salle de restaurant de l'OKAVANGO, avec l'autorisation de M. Marion

Les fortifications de Châtillon

« Les fortifications de Châtillon datent certainement du début de l’occupation savoyarde. Lorsque Philippe, comte de Savoie, prit possession de Châtillon en l’année 1272, il y trouva l’ancien château des seigneurs de Châtillon agrandi et aménagé par les sires de Beaujeu, et les maisons des tenanciers qui s’étaient groupées à l’abri de ce château : ces maisons devaient constituer déjà une bourgade relativement importante. La situation géographique et politique de Châtillon en faisait une place militaire de premier ordre : c’était la frontière extrême des Etats de Savoie contre les incursions toujours possibles des sires de Beaujeu et de Bourbon, des troupes du Roi de France, et surtout contre les bandes armées et pillardes qui aimaient à roder sur les bords de la Saône en quête de continuels coups de main. Le Comte Philippe résolut, le château aidant de faire de Châtillon une véritable place fortifiée, donc de l’entourer exactement de murailles et de fossés.

… L’artillerie était plus spécialement logée dans la tour de l’Estarre qui semble avoir été le magasin officiel de la ville : c’était là aussi qu’était placée l’armoire des Archives (il n’y avait pas alors de maison de ville). »

Octave Morel, La vie à Châtillon-en-Dombes, 1ère partie, chapitre IX, édité par "Courrier de l'Ain" 1925.

Comptes des Syndics de 1390 à 1392 (CC3 page 47)

"... Diverses réparations aux fortifications: à la tour de Bourg; au pont de Durlivan; à la barrièrede Durlivan; aux planches de Buenens; à la barrière de la porte de Villars; à la grand'tour derrière chez Ayguetan; au pont-levis de la porte de Bourg; à la tour mosse Johannard; à la tour de Lescarre; à" la foreysa derriers chiés Humbert de Rova"...".

Comptes des Syndics de 1429 à 1430 (CC10 page 93)

 "Provisions de carrons "pour les muraillez et fortifications de la ville," spécialement pour la tour de l'Estarre....

1429 et 1430: "Livres a cause dez ovrages faiz en la tour nove de Lescarro... Ung engin tout nove necessaire pour tyrrer les carrons, mortier."...

Octave Morel, La vie à Châtillon-en-dombes, 2e partie, édité par "Courrier de l'Ain" 1927.


 

 Note de JM Poisson:

L'appellation "tour de l'Escarre" me semble préférable...
Cela a une signification : tour carrée, de l'ancien français escarrer, tailler en carré (du lat. pop. exquadrare, rendre carré) ; comme nom, escarre apparaît fin XIIe. Dans les manuscrits médiévaux t s'écrivant de la même façon, en minuscules, que c (comme v et u, i et j), on peut lire les deux versions, mais à mon avis seule Escarre a un sens.

 

Diagnostic archéologique du ténement  61 rue Bergerat

Dans le cadre du projet immobilier des anciens locaux de la voierie municipale rue Bergerat un diagnostic archéologique a eté prescrit, car d'une part nous sommes ici dans le périmètre du centre ancien de Châtillon, à l'intérieur des anciennes fortifications et d'autre part sur ce lieu s'élevait la tour de l'Escarre construite au XIIIe siècle et consolidée par une reconstruction au XIVe siècle.

Nous vous donnons accès à ce document par le téléchargement ci-après.

 

Rapport de l'INRAP 61 rue Beregerat
Rapport de l'INRAP Tour de l'Escarre jui[...]
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